On March 26, 2018, the Enough Project sent a letter to Miru Systems Co., a South Korean company specializing in electronic voting systems. It has been reported that Miru is poised to provide electronic voting technology to the Democratic Republic of the Congo’s Independent National Electoral Commission (CENI) for elections that are scheduled to occur in December 2018.
Introduction of this technology is highly controversial. Domestic and international observers and watchdog groups, including the Enough Project, have raised concerns about the CENI’s ability to logistically support this complex technology, as well as the risk that the technology could be manipulated to perpetuate widespread electoral fraud. Congolese civil society and opposition leaders also emphasize that any technical issues with the technology could lead to widespread contestation of results in both national and local elections.
The bid process for this estimated USD $150 million contract has occurred completely outside of the public bidding process in Congo. It has been reported that Miru’s entrance into Congo was at least in part facilitated by A-Web, a South Korean NGO which connects South Korean technology companies to electoral commissions around the world. A-web receives partial financial assistance from the South Korean government. However, it has elsewhere been reported that the CENI’s relationship with Miru dates back at least to 2014. Jeune Afrique reported that Marcellin Basengezi, the son of CENI Vice President Norbert Basengezi, studied abroad in South Korean in 2015 and may have worked for Miru – an allegation which he denies.
In the face of mounting controversy over Miru’s participation in the Congolese electoral process, the Government of South Korea issued an official statement distancing itself from Miru. South Korea’s own electoral commission also launched a judicial investigation into A-Web’s Secretary General Director Kim-Yong Hi, partially on the grounds of inappropriate favoritism toward Miru. However, the South Korean government cannot legally bar Miru, a private company, from continuing to do business with the CENI.
On April 6, the CENI convened a plenary session with the purpose of reviewing various aspects of the electoral process, including Miru’s contact with the CENI. After the plenary, opposition representative to the CENI Gusave Omba posted on his Facebook page that “A formal contract validated by the CENI plenary does not exist with regards to the (electronic) voting machines.” On April 10, the CENI announced that it will launch a call for tender for a company to conduct an audit for “certification of the voting machines” – a step that could risk further delaying the electoral process.
It is clear that electronic voting technology is a deeply divisive issue in an already fraught political environment. Introduction of this technology has resulted in significant debate and conveniently distracted attention from necessary components of the electoral process. The issue undermines the overall credibility of Congo’s electoral process and the chance for a peaceful transfer of power in December 2018.
The Enough Project has yet to receive a formal response from Miru. We now publicly repeat calls for Miru to consider the reputational risks of continuing to participate in a non-competitive bid process within an electoral process characterized by delays, serious technical concerns, and violent repression of peaceful protesters.
Enough Project invite les entreprises à agir de façon responsable dans le cadre du processus électoral en République démocratique du Congo (RDC)
Le 26 mars 2018, Enough Project a adressé une lettre à Miru Systems Co., une société sud-coréenne spécialisée dans la conception de systèmes de vote électronique. Il a été porté à notre connaissance que Miru était sur le point d’équiper la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la RDC en dispositifs de vote électronique, en vue des élections prévues en décembre 2018.
La mise en place de cette technologie suscite de nombreuses controverses. Des observateurs, aussi bien nationaux qu’internationaux, ainsi que des groupes de vigilance, parmi lesquels Enough Project, ont fait part de leurs inquiétudes concernant la capacité de la CENI à prendre en charge ces technologies complexes d’un point de vue logistique. Ils ont également soulevé un risque de détournement, avec des visées de fraude électorale de grande envergure. Les représentants de la société civile congolaise ainsi que les chefs de l’opposition insistent sur le fait que tout problème technique lié au dispositif pourrait entrainer une contestation à grande échelle des résultats des élections, aux niveaux national et local.
L’appel d’offres émis pour ce contrat estimé à 150 millions de dollars US s’est manifestement déroulé en dehors du cadre procédural congolais de soumission publique. Il a été rapporté que l’immixtion de Miru sur le territoire congolais avait été, au moins partiellement, facilitée par A-Web, une ONG sud-coréenne mettant en relation des sociétés de technologie de Corée du Sud avec des commissions électorales de par le monde. A-Web reçoit une aide financière partielle de la part du gouvernement sud-coréen. D’autres sources semblent indiquer que les prises de contact entre la CENI et Miru remontent en fait à 2014, voire à une période plus lointaine. Jeune Afrique a révélé que Marcellin Basengezi, le fils du vice-président de la CENI, Norbert Basengezi, était parti étudier en Corée du Sud en 2015, et aurait peut-être été amené à travailler pour le compte de Miru – allégation qu’il a rejetée.
Alors que la controverse autour de la participation de Miru dans le processus électoral congolais ne cessait d’enfler, le gouvernement sud-coréen a publié un communiqué officiel attestant sa prise de distance avec la société. La commission électorale sud-coréenne a pour sa part ouvert une enquête judiciaire visant Kim-Yong Hi, directeur et secrétaire général d’A-Web, notamment pour des faits de favoritisme abusif en faveur de la société Miru. Cependant, le gouvernement sud-coréen n’est légalement pas en mesure d’interdire à Miru, société privée, de faire des affaires avec la CENI.
Le 6 avril, la CENI a convoqué une Assemblée plénière afin d’examiner les différents aspects régissant le processus électoral, et d’aborder la question de sa relation avec Miru. À l’issue de l’Assemblée plénière, Gustave Omba, représentant de l’opposition à la CENI, a fait savoir sur sa page Facebook qu’aucun « contrat formel n’avait été entériné lors de l’Assemblée plénière de la CENI, quant à la question des machines de vote (électronique). » Le 10 avril, la CENI a annoncé qu’elle ferait appel à une entreprise, désignée à la suite d’un appel d’offres, afin de mener un audit visant à « certifier les machines de vote » : une initiative qui risque de retarder un peu plus le processus électoral.
Les dispositifs de vote électronique constituent un enjeu clivant à bien des égards, ceci d’autant plus qu’ils sont déployés dans un climat politique pour le moins houleux. L’instauration de cette technologie soulève de nombreux débats, tout en permettant de détourner habilement l’attention des autres dimensions du processus électoral, autrement plus importantes. La polémique entache le processus électoral congolais dans son ensemble, éloignant un peu plus la perspective d’une passation de pouvoir pacifique en décembre 2018.
Miru n’a, pour le moment, pas adressé de réponse officielle à Enough Project. Nous réitérons notre appel solennel en invitant la société Miru à examiner de près les risques auxquels elle s’expose en matière de réputation si elle persiste à prendre part à un appel d’offres sans mise en concurrence, et ce, dans le cadre d’un processus électoral caractérisé par des reports, de graves problèmes techniques , ainsi qu’une répression violente exercée à l’encontre de manifestants pacifiques.