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In CAR: An Anti-Balaka Leader Close to Bozize Integrated to the National Police Force

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In CAR: An Anti-Balaka Leader Close to Bozize Integrated to the National Police Force

Posted by Nathalia Dukhan on July 19, 2016

In CAR: An Anti-Balaka Leader Close to Bozize Integrated to the National Police Force

Pour la version francaise, voir ci-dessous

On June 24th, the Interior Minister of the Central African Republic, Jean Serge Bokassa, signed an order for the integration of 14 individuals into the Central African National Police Force, among them figure a notorious Anti-Balaka leader: Maxime Mokom. An investigative report by the UN from December 2015, identified Mokom as the military coordinator of a group of Anti-Balaka militiamen that contributed to stirring up the intercommunal violence at the end of 2015, with one objective: the return of power for ousted leader Francois Bozize. The Interior Minister’s decision has raised concerns. The people of the Central African Republic – who suffered through three years of horrific war (the visual impact of which can be seen in a recent Enough blog post) – run the risk of becoming the new victims of disastrous politics that turn yesterday’s perpetrators into criminals in uniform today.*  

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While all eyes are turned to the direction of the Central African government and its new leader Faustin Archange Touadera, the hope borne of the elections last March is progressively making way for fear. Fear of re-living the consequences of an abusive regime characterized by clientelism and patrimonialism, where public assets are diverted to the private accounts of the Bangui elite. Fear of seeing the reemergence of men who are now said to be for “peace”- police officers, gendarmes or regular soldiers – but who have simply been transitioned from being bandits who commit their share of atrocities, just like the militias and armed groups that are still active throughout the territory.

On June 24th 2016, Jean Serge Bokassa, whose father was once so-called “Emperor” of CAR, and who is currently the Interior Minister, putting him in charge of public security and administration of the territory, signed an order that directed the integration of Maxime Mokom to the national police corps of the Central African Republic. By way of background, in 2015, the Anti-Balaka led by Mokom and a branch of ex-Seleka, led by the notorious warlord  Nourredine Adam– also known under the name the 'Nairobists' – were the source of trouble that prevailed in the country at the end of 2015. This opportunistic alliance between the clans of the two former presidents, Francois Bozize and Michel Djotodia, had the goal of reclaiming access to the political scene of the Central African Republic following a moment when the transitional authorities had hindered them from accessing power.

The crimes remain unpunished

To reach their goal, these two clans did not hesitate to operationalize their inter-communal tensions (Muslims vs non-Muslims) to spur violence, hate, and instability. By the end of 2015, the battles that were provoked by the Nairobists had officially led to more than 75 deaths, hundreds of injured and thousands displaced.  In July 2015, a UN report on the human rights situation mentioned that the armed groups, in particular the Anti-Balaka and the ex-Seleka, were responsible for violations of the right to life, acts of torture, inhuman and degrading treatment, arbitrary arrest, rape, looting and violation of the rights to education, health, food and shelter.

Impunity and political favoritism, an explosive cocktail

While the fight against impunity figures in the discourse of the political elite in Bangui, it is clear that the old recipes are still used. To compensate old militia leaders responsible for war crimes and crimes against humanity by entrusting them with symbolic positions for peace and public order could revive inter-communal tensions and violence, and reinforce a sense of insecurity for the people. The investigative report by the UN (December 2015) indicates that the nomination of leaders of armed groups as members of the transitional government reinforces their sense of impunity and has no significant impact on reducing the scale of violence. Finally, the favoritism in regards to an Anti-Balaka leader could very quickly stir up rivalries between groups that consider themselves neglected by the powers in Bangui.

Breaking with the past means that the government must treat the question of armed groups and security politics in a transparent and equitable manner. In addition, the fight against impunity and reconciliation between communities remain two major conditions for any and all attempts to restore peace in the territory.  

*Information indicates that the order may have been cancelled following international pressure but we could not confirm this with a written statement signed by the Minister.  These issues will no doubt resurface over time, so even if canceled in this instance, we believe this an important focus area.

 


 

République Centrafricaine :

Un chef anti-balaka proche de Bozizé intégré dans la police nationale

Le 24 juin dernier, le Ministre centrafricain de l’Intérieur, Jean Serge Bokassa, a signé un arrêté portant intégration de 14 individus dans le corps de la police centrafricaine, parmi lesquels figure un chef Anti-Balaka notoire : Maxime Mokom. Un rapport d’enquête des Nations Unies de Décembre 2015 l’avait pourtant identifié comme le coordonnateur militaire d’un groupe de milices Anti-Balaka qui avaient contribué à attiser les violences inter communautaires à la fin de l’année 2015, avec pour objectif : le retour au pouvoir du président sortant, François Bozizé. Cette décision prise par le nouveau gouvernement a de quoi inquiéter. Les centrafricains – déjà meurtris par plus de trois années de guerre – risquent d’être de nouveau victimes des politiques désastreuses qui font des bourreaux d’hier, des criminels en uniforme aujourd’hui.**

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Alors que tous les yeux sont tournés vers l’exécutif centrafricain – avec pour nouveau patron Touadera – l’espoir né au lendemain des élections de mars dernier laisse progressivement place aux déceptions voir même aux craintes. Crainte de voir revivre les dérives d’un régime abusif caractérisé par le clientélisme et le patrimonialisme où le bien public est détourné vers les comptes privés des élites de Bangui. Crainte de voir ressurgir des hommes dits ‘de paix’ – qu’ils soient policiers, gendarmes ou militaires – transformés en bandits, qui commettront leur lot d’atrocités, à l’exemple des milices et bandes armées toujours déployées sur le territoire national.

Le 24 juin 2016, Jean Serge Bokassa, du nom de son père autrefois empereur, et actuellement Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et l’Administration du Territoire, a signé un arrêté qui prévoit l’intégration de Maxime Mokom dans le corps de la police centrafricaine. Pour rappel : en 2015, les Anti-Balaka dirigés par Mokom et une branche des ex. Seleka dirigés par le chef de guerre Nourredine Adam – aussi connus sous le nom de ‘Nairobists’ – avaient été à l’origine des troubles qui ont sévi dans le pays à la fin de l’année 2015. Cette alliance opportuniste entre les clans des deux anciens présidents, François Bozize et Michel Djotodia, avait pour but de réinvestir la scène politique centrafricaine au moment où les autorités de la transition les empêchaient d’accéder au pouvoir.

Des crimes restés impunis

Pour parvenir à leur fin, ces deux clans n’avaient pas hésité à instrumentaliser les tensions inter communautaires (musulmans et non musulmans) pour attiser la violence, la haine et créer l’instabilité. A la fin de l’année 2015, les heurts provoqués par les Nairobists avaient officiellement fait plus de 75 morts, des centaines de blessés et des milliers de déplacés. En juillet 2015, un rapport de l’ONU sur la situation des droits humains mentionnait que les groupes armés, en particulier les Anti-Balaka et les ex. Seleka, s’étaient rendus responsables de violations au droit à la vie, d’actes de torture, de traitements inhumains et dégradants, d’arrestations arbitraires, de viols, de pillage, de violations au droit à l’éducation, à la sante et à l’alimentation.

Impunité et politique de favoritisme, un cocktail explosif

Bien que la lutte contre l’impunité figure dans les discours de l’élite politique de Bangui, on constate que les vieilles recettes continuent d’être utilisées. Récompenser d’anciens chefs de milices responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en leur confiant des postes symboles de paix et d’ordre public pourrait raviver les tensions inter communautaires et les violences, renforçant ainsi le sentiment d’insécurité des populations. Le rapport d’enquête de l’ONU indiquait en décembre 2015 que la nomination de chefs de groupes armés en tant que membres du gouvernement de transition renforce leur sens de l’impunité et n’a pas d’impact significatif sur la réduction du niveau de violence. Enfin, le favoritisme à l’égard d’un chef Anti-Balaka pourrait très vite attiser les rivalités entre groupes qui se considèreront lésés par le pouvoir de Bangui.

Pour rompre avec les erreurs du passé, il est nécessaire que le gouvernement traite de la question des groupes armés et de la politique de sécurité de manière transparente et équitable. En outre, la lutte contre l’impunité et la réconciliation entre communautés demeurent deux conditions majeures à toutes tentatives de restauration de la paix sur le territoire.

**De récentes informations obtenues indiquent que l’arrêté aurait été annulé à la suite de pressions internationales mais nous n’avons pas pu le confirmer avec un document officiel signé de la main du Ministre. Cette problématique refera surface avec le temps, donc même si l’arrêté était annulé, nous considérons que cette question demeure un enjeu crucial.