Pour la version francaise, voir ci-dessous
Note: This blog contains excerpts from the brief.
Today, the Enough Project published “Dangerous Divisions: The Central African Republic faces the threat of secession.” In this new piece, author Nathalia Dukhan documents how the Central African Republic (CAR) is currently undergoing a process of de facto partition. A country in conflict since 2013, the author describes how if there are no adequate steps taken to end the armed struggle and intercommunal divisions, there is a real danger that CAR’s citizens will exist in a state of permanent war, which will have a much more severe and longer impact on a region that already faces multiple security challenges.
“[T]he situation continues to worsen. Both Muslims and Christians have been murdered and forced to flee their homes. The sectarian brutality is changing the country’s demography. The de facto partition of the CAR is a distinct risk.” – then-U.N. Secretary-General Ban Ki-moon, February 2014
The report details how armed groups in CAR continue to use sectarian violence as a survival strategy, orchestrated to serve their political ambitions to rule and to defend personal economic interests. To generate popular support for their cause and build a semblance of legitimacy, Séléka’s leaders coordinate acts of violence that motivate members of their ethnic group or religion to act against people of different ethnic groups or religions. By ensuring their engineered threat of violence persists and that they maintain a permanent threat of a possible coup, leaders of armed factions have been negotiating for the rewards they seek: outright rule or at least a share of the leadership, military integration, attractive ministerial positions, and the maintenance of the de facto partition, all with the recognition of the international community and associated economic benefits.
Among the Séléka, one faction’s enduring bid to rule has now taken the form of a push for official partition. Even though they are now divided, If the four Séléka groups were to unite, their combined military power could pose an extremely serious challenge to the international community and the government.
“Far from the headlines, the people in the Central African Republic are again living through horror, as the leaders of factions of the Séléka and other armed groups deliberately stoke sectarian violence, including the perpetration of mass atrocities. Intercommunal tensions have been orchestrated by these militia leaders in order to legitimize self-serving calls for the segregation of communities that, while diverse, have historically lived in peaceful co-habitation.” – Nathalia Dukhan, author of the brief and researcher at the Enough Project
Dukhan’s brief recommends that the international community and the CAR government undertake the following measures:
- Expand and strengthen the implementation of financial pressures, including sanctions, that target the interests and vulnerabilities of the armed groups as well as the businesses that support them, whether through targeted asset freezes or measures that inhibit investment in ventures benefitting armed groups.
- Seek accountability for those who are most responsible for the atrocities and economic crimes, while implementing a process of disarmament that ultimately aims to reintegrate the combatants and the communities in a fair and equitable way.
- Stop enabling the legitimacy of armed groups that use violence, particularly against civilians, to seize power and/or wealth, and recognize that the system of violence does not necessarily reflect the aspirations of the combatants or of the populations who live in the areas controlled by armed groups.
- Support initiatives that restore social cohesion, foster economic interdependence, and help communities heal.
- Develop inclusive policies, particularly for Muslims, and address the urgent need to decentralize power as well as promote local democracy and local development.
Read the English version of the brief here.
La version française de l’article est disponible ici.
Nouveau rapport – Territoire Morcelé, Communautés Divisées : La République Centrafricaine face à des menaces sécessionnistes
Remarque : Ce blog contient des extraits de l’article.
Aujourd’hui, l’Enough Project publie “Territoire Morcelé, Communautés Divisées : La République Centrafricaine face à des menaces sécessionnistes.” Dans ce nouvel article, l’auteur Nathalia Dukhan documente un processus de partition de facto en République Centrafricaine (RCA). Dans ce pays en conflit depuis au moins 2013, l’auteur alerte sur le fait, qu’en l’absence de mesures adéquates pour mettre fin au conflit armé et aux divisions intercommunautaires, le danger est réel de voir les centrafricains vivre dans un état de guerre permanente, qui pourrait avoir un impact durable sur une région déjà confrontée à de multiples défis sécuritaires.
“La situation continue de s’aggraver. Les musulmans et les chrétiens ont été assassinés et forcés de fuir leurs foyers. La brutalité sectaire est en train de changer la démographie du pays. La partition de fait de la Centrafrique est un risque avéré.” – Ancien Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon, février 2014
L’article décrit comment les groupes armés en Centrafrique continuent d’instrumentaliser la violence sectaire comme stratégie de survie, en vue de servir leurs ambitions politiques de gouverner et pour défendre des intérêts économiques privés. Pour générer un soutien populaire pour leur cause et créer un semblant de légitimité, les leaders de la Séléka coordonnent des actes de violence qui motivent les membres de leur groupe ethnique ou religion à agir contre des personnes de différents groupes ethniques ou religions. Grâce au maintien d’un climat de violence et d’une menace permanente de coup d’Etat, les leaders des groupes armés cherchent à négocier des récompenses : le pouvoir ou le partage du pouvoir, des intégrations militaires, des positions ministérielles, le maintien d’une partition de facto, le tout avec la reconnaissance de la communauté internationale et les avantages économiques qui en découlent.
Parmi les factions de la séléka, cette volonté persistante d’accéder au pouvoir s’est transformée en un véritable plaidoyer en faveur de la partition effective du pays, justifiée et légitimée par le conflit entre communautés ethniques et religieuses. Bien qu’elles soient divisées actuellement, si les quatre factions issues de la coalition Séléka décidaient de s’unir, leur puissance militaire constituerait un sérieux défi à la communauté internationale et au gouvernement.
“Loin de l’attention médiatique, les citoyens de la République Centrafricaine vivent de nouveau l’horreur. Depuis la fin de l’année 2016, les luttes fratricides entre groupes armés entrainent des massacres de grande ampleur. Ces chefs de guerre n’hésitent pas à alimenter les violences sectaires pour défendre des intérêts politiques et économiques particuliers. La partition de facto de la Centrafrique est aujourd’hui justifiée par les tensions inter-ethniques et devant le statut quo de la communauté internationale, une branche de la coalition Séléka en vient même à brandir des menaces sécessionnistes.” – Nathalia Dukhan, l’auteur de l’article et chercheur à l’Enough Project
L’article de Nathalia Dukhan recommande que la communauté internationale et le gouvernement de la RCA prennent les mesures suivantes :
- Etendre davantage et renforcer la mise en œuvre effective d’instruments financiers, y compris les sanctions, qui visent les intérêts et la vulnérabilité des groupes armés ainsi que les compagnies qui les soutiennent, que ce soit par le gel des avoirs ciblés ou par des mesures qui empêchent les investissements soutenant les groupes armés.
- Amener les responsables des atrocités et des crimes économiques devant la justice, tout en mettant en œuvre un processus de désarmement qui vise à réintégrer les combattants et les communautés de manière juste et équitable.
- Cesser d’encourager ou permettre une légitimité quelconque des leaders des groupes armés qui utilisent la violence, en particulier contre les civils, pour s’emparer du pouvoir et / ou des richesses nationales et reconnaître que le système de violence ne reflète pas nécessairement les aspirations des combattants ou des populations qui vivent dans les zones contrôlées par les groupes armés.
- Soutenir les initiatives œuvrant en faveur de la cohésion sociale, d’une interdépendance économique accrue des communautés, en vue de faciliter une réconciliation.
- Développer des politiques inclusives, notamment en intégrant les ethnies de confession musulmane et répondre à la nécessité urgente de décentraliser le pouvoir, de promouvoir la démocratie locale et le développement local.
La version française de l’article est disponible ici.
Read the English version of the brief here.