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UN Report Reaffirms Alarming Security Situation in Central African Republic

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UN Report Reaffirms Alarming Security Situation in Central African Republic

Posted by Nathalia Dukhan on February 13, 2017

UN Report Reaffirms Alarming Security Situation in Central African Republic

Pour la version francaise, voir ci-dessous

The U.N. Security Council’s Panel of Experts on the Central African Republic (CAR) released its final report for 2016 in December. The 186-page report documents a sharp deterioration in the security situation and a deepening crisis in CAR since August 2016. The country continues to be ruled by a multitude of criminal gangs that fiercely compete for control of economic resources. Civilians and humanitarian workers are regularly targeted by armed groups that conduct killings, physical assaults, torture, raping, abductions, and illegal detention. In 2016, the International NGO Safety Organisation warned that “CAR routinely sees more violence against NGOs than any other context it covers,” including Syria. At the same time, armed groups are increasingly targeting troops from MINUSCA, the U.N. peacekeeping force in CAR.  

In 2016, CAR’s government led by President Faustin Archange Touadéra opted for a strategy of dialogue with 14 armed groups. The dialogue, however, had very limited impact. The government’s authority remains largely concentrated in the capital Bangui and in some areas in the country’s southwest.

In its 2016 mid-term report, the Panel mentioned the government’s failure to address the root causes of CAR’s instability and violence. However, no significant improvement has been made so far. Despite this, international donors affirmed their support to the regime by pledging $2.2 million to support CAR’s peace and reconstruction efforts.

Rampant impunity

The need to end impunity has been widely recognized as crucial to resolving conflict in CAR. President Touadéra has regularly mentioned the need for an impartial and independent judicial system. In July 2016, CAR’s Minister of Justice declared that “only the fight against impunity can consolidate peace in this country.”

Despite these intentions, the Panel observed very limited progress in the fight against impunity. At the national level, it noted “the many challenges in terms of material and human resources of the judiciary, as well as those of the police authorities.” The Panel also stated that “the pending prosecutions, limited arrests, acquittals and provisional release raise questions about the impartiality of the judicial system and its willingness to investigate serious crimes, underlining the need for the Special Criminal Court to start its work.”

The Panel also documented the poor enforcement of U.N. sanctions (travel bans and asset freezes) by CAR’s authorities, regional countries, and South Africa. Prominent perpetrators of atrocities and their facilitators subject to U.N. sanctions, including Nourredine Adam, former President François Bozizé, Eugene Ngaikosset aka ‘Paoua butcher’, Alfred Yekatom aka ‘Rambot’, and the diamond company, Kardiam, could generally travel freely and benefit from financial operations. Reminiscent of the rampant impunity, arrest warrants against these individuals and other spoilers like Abdoulaye Hissène are not executed, not by Central African authorities and neither by MINUSCA.

Sectarian tensions

By the end of 2016 sectarian tensions had resumed throughout CAR. In October, a wave of violence broke out in Bangui following the killing of an army commander, Marcel Mombeka, by a member of a local self-defense group in the city’s Muslim neighborhood, PK5. Despite a public communique by the Coordination of the Muslim organizations in CAR that stressed “isolated individuals who were responsible for the violence, not the Muslim community as a whole,” the killing led to a cycle of violent reprisals. 

Sectarian tensions also rose in areas around the towns of Kaga-Bandoro and Bambari. Sporadic confrontations between ex-Séléka and Anti-Balaka degenerated into inter-communal violence and killings. The Panel stated that “many civilians took part in the fighting, blurring the line between armed groups and the civilian population, and entrenching hostilities between religious communities.” These inter-ethnic tensions also exist within ex-Séléka factions.

In CAR’s western region, the Panel observed some progress with the return of Muslim refugees and internally displaced persons. However, it noted that it is “not without problems” and “often limited to the major towns of Berberati, Sosso-Nakombo, Carnot, and Nola.” The presence of Anti-Balaka in the western part of the country continues to pose a serious threat to the peaceful return of Muslim refugees who continue to be harassed and have very limited freedom of movement. In some areas, the Panel noted a peaceful but fragile coexistence, and stating that “there is a continued volatile situation of Muslim returned owing to the latent Anti-Balaka presence, which may be quickly reactivated.” At the end of 2016, UNHCR reported that 260,000 refugees, mostly Muslim, in eastern Cameroon, had fled the violence in CAR.

  • Click here to read the full U.N. Panel of Experts report.

  • Click here to read about the U.N. Panel of Experts August 2016 report.

  • Click here to read Enough’s report, “The Bangui Carousel: How the recycling of political elites reinforces instability and violence in the Central African Republic.”


 

Le rapport de l'ONU réaffirme une situation sécuritaire alarmante en République centrafricaine

Le Panel d’Experts des Nations Unies sur la Centrafrique (le Panel) a publié son rapport final en décembre dernier. Ce rapport de 186 pages dévoile une forte détérioration de la situation sécuritaire et une crise de plus en plus aiguë depuis le mois d’août 2016.

Le pays continue d’être gouverné par une multitude de bandes criminels qui rivalisent pour le contrôle des ressources économiques. Les civils et les travailleurs humanitaires sont régulièrement ciblés par les groupes armés qui commettent meurtres, agressions physiques, actes de torture, viols, enlèvements et détentions illégales. En 2016, l'Organisation Internationale pour la Sécurité des ONG (INSO) a averti que les ONG humanitaire actives en Centrafrique subissent systématiquement plus de violence que les ONG qui œuvrent dans d’autres pays en conflit, y compris en Syrie. Dans le même temps, les groupes armés ciblent de plus en plus les troupes des Forces de Maintien de la Paix des Nations Unies en RCA (MINUSCA).

En 2016, le gouvernement centrafricain, dirigé par le Président Faustin Archange Touadera, a opté pour une stratégie de dialogue inclusif avec les groupes armés. Ce dialogue a eu cependant un impact très limité. La présence des autorités étatiques n’est observable que sur Bangui et dans une partie du sud-ouest.

Dans son rapport intermédiaire d’août 2016, le Panel évoquait déjà l’échec du gouvernement à résoudre les causes profondes du conflit et à lutter contre la violence et l’instabilité permanente. Malgré une faible amélioration de la situation, la communauté des bailleurs de fonds a réaffirmé son soutien au gouvernement en s’engageant à soutenir la Centrafrique à hauteur de $2.2 milliards pour soutenir les efforts en matière de reconstruction et de consolidation de la paix.

Une impunité rampante persistante

La nécessité de mettre fin à l’impunité a été reconnue comme indispensable pour mettre fin au conflit. Le président Faustin Archange Touadera a régulièrement mentionné la nécessité de mettre en place un système judiciaire impartial et indépendant. En juillet dernier, le Ministre centrafricain de la justice déclarait que « seule la lutte contre l’impunité pourra permettre la consolidation de la paix en Centrafrique ».

Malgré ces intentions, le Panel observe de véritables freins liés à la lutte contre l’impunité. Au niveau national, il est rappelé que des défis persistent liés aux ressources matérielles et humaines au sein du système judiciaire, ainsi qu’au sein des forces de police. Cependant, le Panel considère que « les poursuites encore en cours, les arrestations limitées, les acquittements et la mise en liberté provisoire soulèvent des questions sur l’impartialité du système judiciaire et sur la volonté d’enquêter effectivement les crimes graves ».

Le panel a également déploré le manque de mise en œuvre des sanctions des Nations Unis (interdictions de voyage et gel des avoirs) par les autorités centrafricaines, les pays de la région et l'Afrique du Sud. Nourredine Adam, l'ancien président François Bozizé, Eugène Ngaikosset alias ‘le boucher de Paoua’, Alfred Yekatom alias ‘Rambot’ et la société de diamants Kardiam ont pu voyager librement et bénéficier d’opérations financières. Le Panel conclut donc qu’il existe une impunité rampante et que les mandats d’arrêt émis contre des individus qui déstabilisent la paix, tels que Abdoulaye Hissène ne sont pas exécutés, ni par les autorités centrafricaines, ni par la MINUSCA.

Des regains de tensions sectaires

A la fin de l’année 2016, les tensions sectaires ont repris partout en Centrafrique. En octobre dernier, une vague de violence a éclaté dans la capitale, Bangui, à la suite du meurtre d'un commandant de l'armée, Marcel Mombeka, par un membre d'un groupe d'autodéfense dans le quartier musulman de la ville, PK5. Malgré un communiqué public de la Coordination des organisations musulmanes en RCA qui a souligné "qu’il s’agit d’actes perpétrés par des individus isolés, et non pas par la communauté musulmane dans son ensemble", le meurtre a conduit à des cycles de représailles violentes entre communautés.

Les tensions sectaires se sont également intensifiées dans les régions autour des villes de Kaga-Bandoro et Bambari. Les affrontements sporadiques entre ex-Séléka et anti-balaka ont dégénéré en violence intercommunautaire et en assassinats. Le Panel a déclaré que « de nombreux civils ont pris part aux combats, rendant difficile la ligne de démarcation entre les groupes armés et la population civile, ce qui a eu pour effet d’accroitre les hostilités entre communautés religieuses ». Ces tensions inter-ethniques existent également au sein des factions issues de la Séléka.

Dans la région de l'ouest de la Centrafrique, le Panel a observé des progrès dans le retour des réfugiés musulmans et des personnes déplacées à l'intérieur du pays. Néanmoins, il indique que ce retour n’est pas « sans problème » et « souvent limité aux villes principales telles que Berberati, Sosso-Nakombo, Carnot et Nola ». La présence d’anti-balaka dans les régions de l’ouest continue de poser une menace réelle au retour des réfugiés musulmans qui continuent d’être harcelés et qui ont une liberté de mouvement très limitée. Dans certaines régions, le Panel observe une coexistence pacifique mais fragile, et rappelle qu’ « il existe une situation volatile persistante autour du retour des réfugiés en raison de la présence latente d’anti-balaka qui peuvent être rapidement réactivés ». A la fin de l’année 2016, le Haut-Commissariat aux Réfugiés signalait toujours la présence de 260 000 réfugiés, en majorité des musulmans, dans l'est du Cameroun, qui avaient fui les violences en RCA.

  • Cliquez ici pour lire le Rapport Final 2016 du Panel d’Experts sur la Centrafrique
     
  • Cliquez ici pour lire le Rapport intermédiaire du Panel d’Experts publié en août 2016
     
  • Cliquez ici pour lire le rapport de l’Enough Project « Manège à Bangui : Comment le recyclage des élites renforce l’instabilité et la violence en Centrafrique